Bell Cause pour la cause : 2024

janvier 24, 2024

Cette année, à l’occasion de la Journée Bell Cause pour la cause, Plan de match et le RISOPC encouragent les athlètes et les entraîneur·e·s à visionner un court documentaire présentant des discussions avec des athlètes au sujet des défis liés à la santé mentale.

Le CCSM vous invite à regarder la vidéo ci-dessous et à poursuivre votre lecture pour découvrir quelques réflexions de Kevin Kristjanson, psychothérapeute au CCSM.


PENDANT VOTRE VISIONNEMENT, VOICI QUELQUES QUESTIONS À EXAMINER :

  • Comment vous et les personnes autour de vous abordez-vous la santé mentale? Comment cela se compare-t-il à la façon dont vous parlez de la santé physique?
  • Quelles sont vos propres expériences en matière de santé mentale, que ce soit les vôtres ou celles de quelqu’un près de vous?
  • Comment le sport contribue-t-il à votre bien-être mental? Quels défis présente-t-il?
  • Qu’avez-vous appris sur la façon de prendre soin de votre santé mentale? Y a-t-il des choses qui facilitent ou compliquent ce processus?

( Veuillez noter que la vidéo a été créée en anglais, mais que YouTube offre des options dans les paramètres de la vidéo pour passer l’audio en français. )

Certaines personnes pensent qu’il faut choisir entre réussir dans le sport ou prendre soin de sa santé mentale — qu’on ne peut pas faire les deux. La vidéo aborde une variété de concepts importants qui démontrent au contraire que la santé mentale favorise et améliore la performance, et ne devrait jamais être sacrifiée.

CONTINUITÉ EN SANTÉ MENTALE

  • Chaque personne évolue sur un continuum de santé mentale. Certain·e·s athlètes aiment utiliser le même langage que pour leur santé physique — des mots comme « en santé », « blessé·e » ou « gravement blessé·e ». D’autres trouvent utile d’imaginer un feu de circulation : vert, jaune, rouge.

    Il est normal que la santé mentale fluctue, et la plupart des gens vivent une large gamme d’expériences. L’important est de prendre un moment pour vérifier où vous vous situez aujourd’hui et ce que vous pouvez faire pour préserver votre bien-être. Portez une attention particulière aux périodes de transition, car elles peuvent accroître la vulnérabilité face aux défis de santé mentale

PRÉVALENCE DES PROBLÈMES DE SANTÉ MENTALE DANS LE SPORT DE HAUT NIVEAU

  • Les données récentes indiquent qu’environ 1 Canadien·ne sur 5 vivra une maladie mentale au cours d’une année donnée, et qu’environ 50 % en vivront une avant l’âge de 40 ans. Beaucoup de problèmes de santé mentale apparaissent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
  • Plusieurs croient que les athlètes d’élite sont moins susceptibles d’éprouver des difficultés de santé mentale, mais ce n’est pas le cas. Les exigences et les pressions du sport de haut niveau augmentent en réalité ce risque. Une enquête menée auprès d’athlètes de l’équipe nationale canadienne en préparation pour les Jeux olympiques d’été de 2020 révèle que 41,4 % atteignaient les seuils d’un ou plusieurs troubles mentaux. Plus précisément, 31,7 % signalaient des symptômes de dépression, 18,8 % rapportaient une anxiété modérée à sévère, et 8,6 % étaient à risque de troubles alimentaires (Poucher et coll., 2021).

GESTION DES ÉMOTIONS, COMMUNICATION ET DYNAMIQUE D’ÉQUIPE

  • Vous avez entendu l’entraîneur expliquer qu’il hésitait à parler de ses difficultés aux personnes près de lui, par peur de les affecter négativement. Cette attitude est courante, mais rarement productive. Pensez à une situation où quelqu’un vous a confié quelque chose de difficile ou vous a demandé conseil. Comment cela vous a-t-il fait sentir? Apprécié·e? Valorisé·e? Digne de confiance? Proche de cette personne? N’est-il pas possible que d’autres ressentiraient la même chose si vous leur demandiez du soutien? Quel cadeau incroyable à offrir à quelqu’un que vous appréciez : lui montrer à quel point il compte pour vous.

RÉSILIENCE ET RÉTABLISSEMENT

  • La résilience, ce n’est pas simplement « ne pas laisser les choses nous atteindre », mais plutôt la confiance que vous pouvez traverser des moments difficiles et continuer malgré tout. Reformuler (c.-à-d. chercher des aspects positifs) est une compétence utile, mais le faire trop tôt peut être contre-productif. Il est important de laisser à vos émotions difficiles le temps qu’elles méritent, tout en vous donnant la permission d’avancer lorsqu’il le faut. Par exemple, si vous vous cognez l’orteil et que cela vous dérange encore un mois plus tard, ce n’est probablement pas compatible avec vos autres objectifs. À l’inverse, si vous perdez une finale ou subissez une blessure majeure et que vous tentez immédiatement d’en tirer du positif, ce n’est sans doute pas respectueux de l’importance de l’événement et de la douleur vécue.

INTERSECTION ENTRE LE SPORT ET LA VIE

  • Le sport est un aspect important de votre vie, mais ce n’est pas toute votre vie. Les défis et stress externes peuvent influencer votre expérience sportive, tout comme vos difficultés d’athlète peuvent affecter votre vie personnelle. Reconnaître les divers facteurs de stress dans l’ensemble de votre vie est une étape importante pour prendre soin de votre santé mentale en tant qu’athlète

MÉCANISMES D’ADAPTATION ET IDENTITÉ

  • Il existe plusieurs façons d’affronter les difficultés liées au sport, certaines étant adaptatives, d’autres non. Parmi les stratégies adaptatives, on retrouve la résolution active de problèmes, l’ajustement des attentes, la régulation émotionnelle et le changement de perspective face aux stresseurs. Les stratégies non adaptatives incluent l’évitement, la rumination ou fixation, l’automutilation, ainsi que les comportements excessifs comme l’exercice compulsif, l’abus de substances, le jeu incontrôlé ou les crises alimentaires. Ces stratégies non adaptatives soulagent souvent à court terme, mais aggravent la situation à long terme. Il est donc toujours utile d’examiner les stratégies que vous utilisez et de vous demander si elles renforcent réellement votre résilience ou si elles ne procurent qu’un soulagement temporaire, au risque d’entraîner de plus grands problèmes par la suite.

PRATIQUES PROACTIVES EN MATIÈRE DE SANTÉ MENTALE

  • Votre sport est important, mais il ne vous définit pas entièrement. Se rappeler les autres aspects essentiels de votre vie permet d’éviter que votre identité ne repose uniquement sur votre rôle d’athlète. Adopter une approche proactive envers la santé mentale — en accédant à du soutien personnel et professionnel — est essentiel. Les athlètes ne vont pas au gym pour la première fois dans le cadre de leur réadaptation après une blessure; de la même manière, ils ne devraient pas attendre une crise pour soutenir leur santé mentale.

Si vous souhaitez poursuivre la discussion, n’hésitez pas à communiquer avec votre professionnel·le de la santé mentale au CCSM ou à vous joindre à la conversation sur les médias sociaux.