Prêt pour le podium
Le responsable du conditionnement physique du CCSM, Kyle Turcotte, décrit ce à quoi ressemble une journée typique pour une personne qui œuvre dans sa discipline, et comment il aide les athlètes d’élite à atteindre leurs objectifs en matière de performance.
Lorsque votre famille et vos amis vous demandent ce que vous faites dans la vie, que répondez-vous?
À titre de responsable de la mise en forme et du développement de la force musculaire, mon travail consiste à aider les athlètes olympiques et paralympiques à se préparer aux Jeux pour qu’ils atteignent leurs objectifs physiques. Les entraineurs enseignent les habiletés spécifiques au sport et les habiletés techniques, tandis que nous travaillons dans la salle de musculation et d’autres environnements pour améliorer la forme physique, la force musculaire et le conditionnement. Le conditionnement physique sollicite tous les systèmes d’énergie; nous travaillons avec des volets du conditionnement physique autres que l’haltérophilie.
Par exemple, lorsque nous avons travaillé avec l’équipe féminine de basketball en fauteuil roulant, les athlètes ont fait beaucoup d’entrainement de vitesse avec nous, et de l’entrainement aérobique pendant les pratiques avec leur entraineur. Notre travail consiste à améliorer leur capacité et les aider à être prêtes physiquement pour les séances d’entrainement.
Quelle est la question que l’on vous pose le plus souvent?
« Que veut dire Para? » Je crois que c’est incroyablement cool de travailler avec des Olympiens et des Paralympiens. Plusieurs ne comprennent pas la différence parce qu’il est plus difficile pour le public de comprendre les classifications des épreuves Para. Par exemple, le 100 m compte une tonne d’épreuves. Les athlètes aveugles, les athlètes en fauteuil roulant, ceux qui courent sur des lames… et ils s’entrainent tous de manières totalement différentes.
Les Jeux paralympiques ne jouissent pas de la même couverture que les Olympiques à la télévision. Souvent, il est impossible de voir les compétitions sur Internet (Londres, Sochi et Rio ont fait un meilleur travail à ce niveau), mais plus de gens comprendraient le monde des sports Para s’ils étaient plus visibles dans les médias.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cette carrière?
Je visais une carrière en thérapie du sport et j’ai décidé de devenir entraineur personnel pour arrondir mes fins de mois. J’aimais travailler avec les athlètes : leur motivation était très inspirante et enrichissante. Leurs objectifs étaient axés sur la performance et non sur la santé, contrairement à la thérapie du sport – je trouvais cela très amusant. Les athlètes sont très dévoués parce qu’ils savent ce qu’ils veulent atteindre. Si je peux transmettre les valeurs et faire connaître les bienfaits du conditionnement physique auprès des athlètes, le travail que nous faisons ensemble profitera à leur sport.
Quel est votre aspect favori de votre travail?
L’interaction avec les athlètes. J’aime tous les groupes de gens avec qui j’ai la chance de travailler, et plus je travaille avec un individu ou un groupe, plus j’aime travailler avec eux. Plus que tout, j’aime les voir connaître le succès.
Un autre aspect que j’aime est le chevauchement avec la physiologie : on retrouve une certaine collaboration entre les deux disciplines. La physiologie consiste à planifier et faire des suivis de façon globale, tandis qu’en ce qui concerne le conditionnement physique, on parle de mise en œuvre. Il faut bien connaître la physiologie et le conditionnement physique pour permettre à l’athlète de profiter d’un plan optimal.
Quelle est la question que vous aimeriez que les gens vous posent, mais ne le font jamais?
J’aimerais que les gens veuillent en savoir plus sur les athlètes et le succès qu’ils connaissent – qu’ils veulent découvrir ce qu’il signifie et ce qu’il faut pour devenir un ou une athlète de haut niveau. Cela exige énormément de dévouement, de temps et d’énergie. Même s’ils ne « réussissent » ou ne gagnent pas, ils vivent quand même un succès qui a exigé énormément de dévouement.
À quoi ressemble une journée typique pour vous?
Une ou deux séances d’entrainement dans la salle de musculation d’une à deux heures chacune. Ensuite, on passe à la planification de programme. Comme je travaille à distance avec plusieurs athlètes qui habitent à l’extérieur de Winnipeg, j’écris des programmes de conditionnement physique pour eux et je surveille leur progrès. Le reste du temps, je me concentre sur des lectures et le développement professionnel.
Quel est le plus grand défi auquel vous faites face ?
Demeurer informé et le plus à l’affut possible des nouvelles recherches sans compromettre les bases de notre travail. Nous testons toute nouvelle initiative ou procédure d’évaluation sur nous pour nous assurer qu’elle est valide, fiable et qu’elle fournit les données que nous cherchons. Nous les utilisons ensuite avec les athlètes pour améliorer la précision des mesures et des procédures que nous utilisons.
Décrivez votre rôle en cinq mots ou moins.
Améliorer la forme; prévenir les blessures.
Est-ce que votre travail a une incidence sur votre vie de famille?
J’essaie d’être réaliste en ce qui concerne mes attentes envers mes propres enfants. Je les encourage à faire du sport et participer à des activités physiques, mais je ne les pousse pas dans des domaines particuliers. Je veux qu’ils aiment l’activité qu’ils choisiront. J’ai vu des athlètes qui aiment ce qu’ils font être trop poussés par un programme ou un entraineur. J’aimerais bien que mes enfants deviennent des athlètes d’élite, mais si cela ne se réalise pas, c’est correct.