Le conditionnement physique : L’épicentre de l’ÉSI

Published On: octobre 25, 2016

Matthew Davey est le nouvel entraineur du conditionnement physique du CCSM. Dans cet article, il explique pourquoi il aime son travail et offre des conseils à ceux qui aimeraient devenir entraineurs de force et conditionnement physique de niveau d’élite.

Quand votre famille et vos amis vous demandent ce que vous faites dans la vie, que répondez-vous?
Je suis entraineur de force. Les entraineurs de haut niveau n’aiment pas qu’on les appelle des « instructeurs ». Les gens présument que je ne fais que donner des conseils en conditionnement physique, mais ce n’est pas le cas. Notre travail consiste à améliorer les habiletés physiques, à faire de la musculation et à travailler avec les systèmes d’énergie appropriés. Les exigences exactes dépendent un peu du sport. Les joueurs de hockey, par exemple, se concentrent sur les intervalles, alors leur entrainement imite ces pratiques et les conditions des matchs.

Quelles sont les questions que l’on vous pose fréquemment?
« Tu t’entraines combien de fois par semaine? » « Quels genres d’exercices fais-tu? » Les gens ne s’intéressent pas autant aux athlètes et aux sports avec lesquels je travaille qu’à ma routine personnelle. Ils veulent toujours savoir si je pratique ce que je prêche.

Quelle est la question que l’on ne vous pose jamais, mais que vous aimeriez entendre?
« Qu’est-ce que je dois faire pour faire ce que tu fais? » Parfois, les gens pensent que mon travail ressemble à une séance de weekend chez GoodLife, ou que l’on me paie pour faire de l’exercice. J’ai un baccalauréat et une maitrise, et d’autres certifications, et j’ai acquis un éventail de connaissances pendant mes études. Être entraineur de force et conditionnement physique pour des athlètes de haut niveau n’est pas toujours une partie de plaisir!

Quel est votre aspect favori de votre travail?
Interagir avec les athlètes. C’est l’une de mes forces. Je crois que j’ai un talent pour lire mes athlètes et obtenir ce que je veux d’eux en termes de performance. J’utilise une approche différente des autres. Je n’entraine pas les athlètes comme si j’étais un sergent-instructeur de l’armée, ni de façon douce ou timide, mais plutôt quelque part entre les deux.

Quel conseil donnez-vous aux gens qui envisagent ou entame cette carrière?
Je me suis blessé plusieurs fois en faisant du sport et j’ai dû consulter plusieurs physiothérapeutes. Pendant un certain temps, j’ai cru que la physio était ma vocation, mais je n’aimais pas ça. J’aimais les sciences et l’anatomie pendant mes études de baccalauréat. J’ai fait un stage en conditionnement physique pendant ma quatrième année, puis une maitrise dans un domaine semblable, et je suis devenu immédiatement accro du conditionnement physique.

J’aime la continuité – j’ai la chance d’accompagner les athlètes à un certain point pour les aider à atteindre leurs objectifs.

Je crois que les entraineurs du conditionnement physique sont l’épicentre de l’Équipe de soutien intégré (ESI), et sont souvent sous-utilisés dans cette équipe. Je communique régulièrement avec les entraineurs et je discute avec les athlètes de certains éléments de leur jeu qu’ils ne partagent pas toujours avec leur entraineur.

Y a-t-il un sport ou un groupe démographique avec lequel vous préférez travailler?
Avant, c’était le hockey en raison de mon expérience personnelle. J’ai toujours aimé les sports de puissance et d’équipe, et c’est certainement mon fort. Mais je trouve qu’il est préférable de trouver un équilibre entre trouver sa niche ou sa spécialité, tout en s’assurant de ne pas se limiter en travaillant seulement avec un sport. Bien que chaque sport soit unique, en réalité plusieurs utilisent essentiellement la même science. Chaque système d’énergie s’applique à plusieurs sports différents.

Quels sont vos plus grands défis quotidiens?
Séparer mon travail de ma vie quotidienne peut être difficile. J’aime ce que je fais, alors ça ne me semble pas toujours comme un emploi. Il y a toujours quelque chose de nouveau et de fine pointe, et je dois me tenir au courant. Nous sommes ici pour servir les athlètes et nous sommes à leur disposition, alors il est difficile de déterminer quelles sont nos priorités personnelles. Comment sait-on que la journée est terminée? Parfois, les entraineurs travaillent de 10 à 14 heures par jour, et cela est extrêmement épuisant. Certaines personnes peuvent décrocher facilement de leur journée de travail, mais ça peut être difficile.

Quelle est votre plus grande réalisation?
Les rapports que j’ai développés avec les athlètes. Lorsque j’ai décidé de quitter Queen’s pour venir au CCSM, j’avais moins d’un mois pour déménager et faire la transition. Lorsque je me suis présenté à mon diner d’adieu avec mes collègues, 400 athlètes sont venus célébrer avec nous.

Quelque chose qui pourrait surprendre les gens à propos de vous?
Je m’investis beaucoup plus émotionnellement dans mes activités que les gens ne croient. Et pas d’une mauvaise manière. L’identité de certains entraineurs est étroitement liée aux résultats de leurs athlètes. Je m’investis émotionnellement dans le processus, et non dans le résultat. Dans ce métier, il faut se soucier des autres.

Votre citation favorite?
« Le meilleur programme est inutile sans un bon entraineur. Et un programme médiocre peut devenir excellent avec un bon entraineur. »